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L’amitié vampirique

samedi 5 avril 2014


Dans ma vie j’ai eu différentes relations d’amitié, mais toutes ont un point en commun : elles me bouffaient la vie.

Pourquoi je dis ça ? Parce que toutes ces personnes avec lesquelles j’ai été amie me demandaient toujours plus, toujours plus de preuves d’amitié, toujours plus de présence pour elles, toujours plus de temps pour elles, toujours plus de temps pour les écouter, plus de temps pour les aider, bref toujours toujours plus…

Et j’ai donné plus, toujours plus, sans compter, parce que je suis loyale, parce que je suis honnête avec qui je suis et que j’aime donner.

Mais j’ai tellement donné que j’ai fini par me vider… Et là j’ai réalisé qu’à force de donner je m’oubliais moi-même, qu’à force de donner je n’avais plus de vie à moi, qu’à force de donner je me négligeais.

Alors j’en ai tiré des leçons, et ces dernières années j’ai appris à mieux écouter mon cœur qui, par instinct, me met en garde sur certaines relations que j’ai eues, que j’ai ou que je vais avoir, j’ai appris à identifier ces personnes qui me "vampirisaient", seulement je n’ai toujours pas appris à savoir dire à ces personnes, de façon diplomatique, que je les apprécie mais que j’ai besoin de mon espace vital aussi, que je ne peux pas être là pour les autres 100% de mon temps, que j’ai aussi besoin de temps pour moi.
Alors, quand je sens que ces relations commencent à me rendre nerveuse, que j’ai l’impression de ne plus respirer et de toujours devoir justifier le fait que je n’ai pas donné de nouvelles pendant une journée, mon cœur se met instinctivement en mode protection. Il se blinde et je prends de la distance car j’ai aussi besoin de respirer et d’avoir du temps pour moi.

Mais je me demande pourquoi. Pourquoi est-ce que presque toutes les relations d’amitié que je développe sont toujours avec des personnes qui ne cherchent qu’à m’en demander plus ? Et ce dont j’ai besoin, est-ce que ces personnes s’en soucient ? Est-ce que j’attire ces personnes parce que je suis une personne qui aime donner ou bien parce que je ne mérite pas mieux ?

En bilan de tout ça, je préfère avoir peu d’amis, mais de vrais amis, avec qui je peux passer du bon temps sans qu’ils me demandent quoi que ce soit en retour, des personnes avec qui je peux juste être moi sans avoir à me justifier, et ces personnes, il se trouve que ce sont mes plus vieux amis qui datent du lycée, et même si je ne les ai pas au téléphone tous les jours, même si nous ne passons pas nos vies ensemble, ce sont juste des amitiés saines et profondes, des personnes que j’ai plaisir à retrouver et avec lesquelles je n’ai pas l’impression d’être obligée à quoi que ce soit.